jeudi 12 juillet 2012

Bonus Tracks : Live report : la place de concert à 1000 balles


Bonus Tracks: Naissance d'une nouvelle rubrique !

Parce qu’à l’heure des comptes  premiums et des applis payantes le marketing est passé maitre dans l’art de jongler avec nos frustrations… On en veut toujours plus et on n’en aura jamais assez !
Désaccords Mineurs aussi s’adapte…  Mais, Grand prince, avec les petits extras de Bonus Tracks vous gagnerez davantage sans rien devoir débourser.  Au programmes : interviews décalés, Live reports incongrus…. et pas mal d’autres surprise…  Encore mieux que les cadeaux du paquet de Chocapic !
Live report : Goodshirt, la place de concert à 1000 balles




 
Vendredi soir j’étais à Auckland et il y avait un concert de Good Shirt au Bacco Room. Ils n’ont pas joué ici depuis 2004, à l’époque de Fidji Baby, donc c’était une assez bonne occasion d’aller les voir. En Nouvelle-Zélande, Good Shirt est l’un des groupes indépendants jouissant de la plus grande popularité et de la plus ample promotion, en dépit de leur faible coefficient d’exportation ; ils font la une des magazines culturels distribués dans la rue et l’affiche de leur nouvel EP Skinny Mirror recouvre pas mal de devantures de magasins de musique. C’est une assez bonne surprise. 

Le groupe se produit dans une salle appelée donc le Bacco Room, qui en fait de salle de concert est plutôt l’extension d’un restaurant italien bobo à souhait, avec des tables à nappes blanches, bougies et bouteilles de Sauvignon dans les coins, contredisant ma première impression lors de l’entrée en sous-sol qui se fait par un sordide escalier, très underground, rampant dans un bas côté de la très peu engageante Nelson street. Le public est clairsemé et essentiellement quinquagénaire, je fais un rapide calcul mental pour vérifier que les membres du groupe ne peuvent pas avoir le même âge, peu rassuré par le prix et le goût de la bière qui avoisinent le business model des terrasses du 7ème arrondissement.






Un premier groupe, She’s So Rad, arrive sur scène. Un duo mixte avec guitare, boîte à rythmes et synthé chip, qui entame un set de dream pop au son très écorché, aux mélodies assez intéressantes mais peu propices à la représentation scénique. Même si ça réveille les acouphènes, ça reste plaisant, mais le public et les fans sont absents ; les verres de blanc sont en supériorité numérique face aux bouteilles de bière, et l’ambiance est plus proche d’une soutenance de thèse que d’une débauche shoegaze du weekend.





Les choses s’arrangent nettement à l’arrivée de la seconde première partie. Un dénommé Tom Lark, fraîchement débarqué de Christchurch, attaque une heure entière de brit pop. Jamais entendu parler de lui de près ou de loin, d’où un plaisir décuplé à l’écoute de chacune de ses compositions, toutes excellentes et accrocheuses, très proches de ce que les Eversons ont produit récemment. Le groupe est calé, le son est de qualité et les fans sont là. Les lignes mélodiques du synthé font mouche,  comme la voix de M. Lark, très à l’aise dans son registre. Probablement la meilleure première partie que j’aie vue avec Alt-J

Le groupe s’efface en annonçant Good Shirt, excitant un public qui a perdu quelques décennies. Un quart d’heure s’écoule, puis une demi-heure… Attente anormale et assez pénible, quoiqu’adoucie par la diffusion d’Arcade Fire et de Modest Mouse. Le public s’est encore densifié et échauffé, et lorsque les lumières s’éteignent, c’est sous un brouhaha d’acclamations que Good Shirt arrive enfin sur scène...


Le groupe attaque par Blowing Dirt, Place To Be et Buck It Up, annonçant le niveau de la prestation. Le son est parfait, l’interprétation sublime, l’énergie totale. Rodney Fischer, le chanteur, est fou. Il se trémousse et se roule par terre, se donnant à 200% sur chaque chanson, ne pouvant à aucun moment effacer son sourire et sa joie de jouer, tripant avec Gareth Thomas, comme deux adolescents qui se préparent à faire un canular. 

Les titres de Good et Fidji Baby s’enchaînent quasi intégralement, entre power pop, ballades et essais plus sombres (Dumb Day) entourant les quelques petites nouvelles de l’EP, qui me font comprendre que je ne l’ai pas encore assez écouté. Batterie syncopée, guitare électrique subtile qui se pose par fines touches pour renforcer le rythme des morceaux, synthé passant de grosses basses analogiques à de fines lignes mélodiques (il n’y a pas de bassiste).


Good Shirt est un groupe professionnel, et lorsqu’ils entament Sophie ou Fidji Baby, l’accompagnement des fans indique bien que leur notoriété n’a en rien baissé malgré les presque dix années d’inactivité. Au bout d’une heure et demie, le groupe fait mine de partir, mais ne tient pas une minute en backstage avant de revenir jouer les phénoménales Green et Mousey dans un bordel total. Je pars à une heure du matin dans le froid de l’hiver austral, convaincu que les concerts parfaits existent.



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