lundi 12 décembre 2011

Le Corps Mince De Françoise, pop testostéronée au féminin !




Avec LCMDF (pour Le Corps Mince de Françoise) la gente masculine n’a qu’à bien se tenir…  Boysband peroxydé, si tu continues de rouler des mécaniques comme cela, tu risques de te retrouver dégonflé en moins de deux. Idem pour toi ,groupe de hard testostéroné et poilu qui ne jure de la qualité d’un concert que par le nombre de groupies levées chaque soir. Prépare-toi à une dure période d’abstinence.  

La révolution finlandaise est là pour sonner la fin d’un machisme musical inadmissible au XXIème siècle. Pompiers, conducteurs de char d’assaut, pilotes de Formule 1 ou stars d’un groupe branchouille restaient jusqu’à présent une prérogative quasi exclusivement masculine. Voilà un privilège en passe de s’écrouler pour cette dernière catégorie. Après LCMDF plus rien ne sera comme avant ! Là où lorsque l’on était de chromosome XX il était avant tout question de plastiques   et de mensurations footballistiques pour briller ; là ou les qualités vocales n’étaient qu’accessoires pour s’en sortir… Pas de panique au pire il y a le magicien Autotune (Logiciel correcteur de tonalités) et puis en studio on fait des merveilles hein !  C’est comme la chirurgie esthétique cette petite popote… Un petit peu de silicone par là, une pointe de bistouri par ci et voila un joli petit tube parfaitement calibré pour bercer les illusions  des fashionitas de toute la planète et faire saliver leurs confrères masculins…  Avec LCMDF plus question de shaker son booty pour faire fantasmer une bande d’ignares ainsi que d’avoir, comme consécration ultime, sa photo dénudée  en bonne place dans toutes les cabines des routiers des plus belles quatre voies des deux hémisphères. 


Voici enfin de la pure pop music féminine défaite de son carcan de stéréotypes sexistes et réducteurs. Et (surtout) pas besoin d’avoir sa carte de membre actif du groupe ultras féministes des Chiennes de Garde pour apprécier !

                                     
LCMDF - Take Me To The Mountains from Ja Ja Ja on Vimeo.

Fondé en 2006 à Helsinki, d’abord trio rapidement devenu duo, Le Corps Mince De Françoise, ce sont deux sœurs : Mia (la brune) et Emma (la blonde) Kemppainen. Mais avant d’aller plus loin, réglons une fois pour tout le mystère de cette dénomination incongrue. Il s’agit tout simplement d’un clin d’oeil à leur chatte anorexique dénommée Françoise, emportée par son manque d’appétit chronique. Poignant hommage… Bon, voilà qui est fait ! Attaquons-nous maintenant au volet musical de la chose qui, d’une telle richesse malgré une certaine futilité apparente, promet d’être bien plus complexe à développer.  Sans se prendre la tête, elles ont réussi avec leur pop cool, décomplexée et super accrocheuse à renouveler un genre sclérosé par des livraisons quotidiennes d’hectolitres de bouses mainstream radioformatées et packagées pour être bankable de Brisbane jusqu’à Vancouver en passant par Oulan Bator et Clermont Ferrand…  

Dès la première écoute de leur premier et unique album, Love & Nature, surprend par l’homogénéité et l’inventivité qui s’en dégage. Take me to the mountain, furieuse ouverture à tendance dancefloor en est caractéristique. Les deux rafraîchissantes demoiselles posent des textes décapants sur des parties de synthétiseurs qui s’entremêlent, précises et ultra efficaces, tandis que de plus discrètes touches de guitares sont délicatement saupoudrées. Les changements de rythmique de l’astucieuse boîte à rythme sont incessants et renforcent l’effet d’urgence éprouvé du début à la fin de la galette.  Particulièrement mises en avant, les voix et les mélodies tutoient de manière troublante celles des divas pop et RnB sans jamais tomber dans leurs travers. Ca scintille sans en devenir aveuglant, ça aguiche sans être vulgaire, ça séduit sans artifices superflus…



Inclassables, les morceaux mélangent allégrement les influences. Gandhi, délicieux cocktail, étonne ainsi par son joyeux et improbable  panachage: couplets légèrement  rappés d’obédience RnB, refrains fruités et fleuris purement pop, cœurs à la Sympathy For the devil  des Stones et riff de guitare saturé qui lorgnent clairement vers un son rock plus électrique, sans oublier d’omniprésents et énergiques samples électro…
Future me, single de l’album, brille quant à lui par son assurance et sa maturité. Pure comme de l’eau de source, la mélodie s’écoule à la fois comme un ruisseau de montagne, préservée de toute impureté et encore plein d’indolence, tout en ayant déjà l’assurance et l’irrésistible puissance des grands fleuves.

Future Me (Radio Edit) by LCMDF

Avec Cool  and bored, ses castrateurs couplets (When I see this boy i go like / "Blah to the blah blah / I'm so smart and intellectual blah blah"/Good impression? / Baby I'm not sure / Instead of going hard core / I'm doing cool and bored )  et son non moins lapidaire refrain (Cool and bored / Je suis la fille qui ne veut pas faire la fête, non !) elles tiennent leur hymne, géniale chanson pleine d’ironie et de désinvolture. On vous avait prévenus messieurs, il va falloir se tenir à carreau…



Et pourtant, elles ont beau dire, ces fausses ingénues vont devoir assumer les centaines de salles de concerts qu’elles ont déjà soulevées (Et toutes celles qui vont suivre…) ! Toutes les pistes du disque sont admirablement taillées pour se trémousser frénétiquement. Pour preuve l’imparable Something Golden …



Simples sans être simplistes, c’est le point fort majeur de ces chansons qui partagent spontanéité brute et sophistication à l’extrême. Time (I have lost my mind), we are cannibals, Hard smile ou Beach Life sont des blocs de granit ciselés à la manière des pierres les plus précieuses. Si une seule écoute suffit à les assimiler il est toujours possible de découvrir des détails insoupçonnés après les avoir déjà entendus en boucle plusieurs dizaines de fois !


Réussissant un grand écart musical remarquable, LCMDF est avant tout un phénomène musical hautement contagieux et addictif. Jusqu’à présent le groupe dispose d’une base de fans solide mais cantonnée au milieu fermé et élitiste de la hype parisiano-berlino-londonienne.Ce binôme de choc a pourtant clairement des atouts qui lui permettraient de toucher un contingent bien plus conséquent de pauvres petits tympans esseulés. Mais ne disposant pas du rouleau compresseur marketing et médiatique des grandes majors de l’industrie du disque c’est par le bouche à oreille que LCMDF peut espérer trouver de nouveaux adeptes.
Maintenant à vous donc de répandre la bonne parole… Rassurez-vous, la tâche est particulièrement aisée ! Il suffit d’installer le sujet à proximité de votre ordi et de cliquer sur le lien ci-dessous pour accéder à la version intégrale de Love & Nature en streaming… 

2 commentaires:

  1. top top j'adooooooooooooooooore !Enfin de l'électro abordable, dont les mélodies sont hypers faciles à retenir et mettent de bonne humeur! A écouter, écouter et réécouter!

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  2. JCROIS QU'TAS ENCORE FAIT PIRE QUE TOUT

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