mardi 1 novembre 2011

So So Modern, plus fort que du Red Bull




Et vlan nous voici en Novembre ! Chaque année c’est pareil, mais comme d’habitude nous nous sommes fait piéger comme des bleus. C’est arrivé d’un coup. Implacables grisailles, glaciales journées de déprime, nez qui doublent de volume et épanchent leur regret à tout va… Ca y est, l’heure d’été n’est plus qu’un diaphane souvenir qui ne réchaufferait même plus un petit auriculaire de rien du tout. Et vous pouvez trembler pauvres pêcheurs, ce n’est que le début ! Des milliers de minuscules barbares sanguinaires  qui finissent tout juste d’affuter leurs lames sont sur le point de se déverser sur vos pauvres petits organismes sans défense : angines, bronchites, rhinopharyngites, grippes…. Virus et bactéries en tout genre se frotte (raient) déjà les mains (si elles en avaient). Mais voila, tout ça c’est sans compter l’aide providentielle d’un remède qui nous vient du fin fond du pacifique sud ! Et pas de sirops saumâtres à ingérer, ni d’incantations sataniques toltèques à proférer en zoulou, et surtout, pas question de rester moisir des semaines en combi de ski sous  quatre strates de couettes . Le produit miracle s’appel So So Modern, c’est un condensé d’énergie électro-rock qui nous vient (encore une fois) du pays du long nuage blanc. Et il suffit juste d’appuyer sur « play » dans le lecteur ci-dessous et d’ouvrir grand ses oreilles pour se gorger de sa puissance ! Bref, quoi de mieux que deux putains de bons albums pour passer l’hiver ?



Et maintenant quid de la composition de cette potion magique néozélandaise qu’Asterix et ses potes n’auraient surement pas boudés?  Quatre petits mecs complètement cramés de Wellington, des synthés omniprésents qui foutent plus la patate que n’importe quelle Energy Drink condensée, des boucles de guitares syncopés hypnotiques et une batterie hallucinante qui mène tout ce petit monde à la baguette à coup de contretemps insidieux et d’anti-rythmes généralisés. Mix de EP et autres teasers musicaux Friendly Fires + 000EPs sortie en 2008 en NZ, peut être considéré comme leur première galette. C’est en 2010 qu’est publié à son tour Crudes Futur, album officiel du groupe. Enfin en avril 2011 est mis à disposition un album live.




Friendly Fires + 000EPs est un objet musical étonnant qui part dans tous les sens. Première écoute désarçonnante garantie! Le rythme délirant qui débute à 0:00 de la première piste ne s’arrête que quinze morceaux plus tard à 4:08 de la dernière chanson, soit à la fin de l’album. Bref, il faut suivre! A cette urgence rajoutez des hurlements possédés, une profusion d’instruments qui s’entremêlent allègrement, des passages ouvertement dissonants (Fire fights, Skeleton dance, Turn this landscape Upside Down, Loose Threades and Theramines)…Pas évident! Mais courage, accrochez vous et remontez en selle. Eh bien oui cet album est bruitiste. Mais ici le bruit joue un rôle cathartique salvateur. Deuxième écoute; passé la surprise de la première impression on se laisse peu à peu happer par la puissance jouissive qui s’en dégage (Contracts, Futur Cities, At One Dell Swoop). Troisième écoute; dans la folie frénétique qui le compose des mélodies brillantes commencent à émerger, certaines chansons restent imprimées dans votre esprit et vous en redemandez…C’est gagné! La magie So So Modern à fait ses offices. Reste juste maintenant à gérer l’addiction qui s’ensuivra à coup sur. 


Et maintenant rapide petit tour des incontournables du disque. Synthgasme, le bien nommé, ouvre le bal et fait progressivement monter la sauce en s’appuyant sur des riffs de synthé sautillants qui, arrivant le uns après les autres, vont  procurer le premier (et pas le dernier) orgasme de l’album à vos petits tympans. Amis de la métaphore bonjour, Vulture Kisses quand à elle, basée sur une lourde et imparable rythmique fait penser à une monumentale locomotive à vapeur qui, inlassablement, avancerait dans un déluge d’acier et de flammes. Petit à petit se dessine pourtant une touchante et mélancolique mélodie. BO d’un imaginaire jeu vidéo, The Love code, racer X et The New International constituent les trois vrais monuments du disque. D’inspirations électro elles égrainent des mélodies déshumanisées et martiales qui font mouche à coup sur.




Place maintenant au plus policé, mais non moins pervers, Crude Futures. Bâtit autour de seulement neuf pistes s’en dégage un univers étrange, cristallisé par les deux inquiétants personnages de la jaquette et les clips angoissants de The worst is yet to come et de Dusk & Children.



A l’image de Life in the undergrowth et du superbe Berlin, morceau instrumental de 6 :30, l’album crée progressivement des atmosphères.  Proche du math rock des Battles Berlin progresse lentement et implacablement jusqu’à atteindre à partir de 3 :40 une nouvelle dimension ou batterie guitares et syntés entrent en symbiose et ne font plus qu’un. La piste suivante, Dusk & Children, désarçonne avec son intro pop à rallonge qui occupe plus de la moitié de la chanson au début enchanteresse avant de devenir entêtante voir oppressante jusqu’à exploser dans une rythmique d’acier salvatrice. De plus on retrouve la créativité débordante qui caractérisait Friendly Fires + 000EPs . Véritable morceaux à tiroires, Dendrons , Island hopping / Channel Crossing ou Give Everything regorgent de mélodies et de changements de rythmes et de tonalités qui leurs donnent des personnalités assez complexes à appréhender.  


Mais les parties chantées qui peuvent être très fatigantes à écouter restent toutefois parfois le bémol de cet album (pas facile de placer The worst is yet to come ou Holiday en fond sonore dans la voiture de mamie!). Et certaines chansons ne se porteraient pas plus mal si l’on en retirait quelques bêlements fatiguant et superflus.  


Par contre c’est en live que la magie opère le mieux. Étranges lutins épileptiques, les quatre bonshommes semblent possédés par leur musique, qu’ils servent magnifiquement. La preuve en image (notamment pour la superbe interprétation de The new international si vous arrivez à faire abstraction du saxo qui s’est malheureusement incrusté là) !

Définitivement la Nouvelle Zélande est une terre plus que prolifique en miracles soniques !






Mais si malgré tout vous choppiez une grippe B (la prochaine à la mode ) et que vous vous retrouviez bloqué sous votre couette et bien réjouissez vous! Voila une occase inespérée pour écouter les deux albums de So So Modern en boucle...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire