mercredi 18 janvier 2012

On l’écoute et on assume ! (IV) : Le glam hard rock siliconé de Fancy


Gare à l’abus du glam rock clinquant des années 70 ! A l’écoute des infréquentables frenchies de Fancy l’étendue du désastre en cas de surdose prend tout son sens … Les liquidateur de Fukushima peuvent aller se rhabiller avec leurs radiations d’enfants de cœurs !  Et les enfants de Tchernobyl n’impressionneront plus grand monde avec leurs doigts de pied supplémentaires. Les trois vagues créatures au genre indéterminé qui composent ce groupe, n’ont, quant à elles, plus rien d’humain à force de contacts prolongés avec  de grandiloquents délires d’opérettes Queeniens, les fantasmes David Bowiesques les plus inavouables, sans parler de l’influence nauséabonde des déjections d’Alice Cooper, Sweet, Mötley Crue ou Slade… Et pour découvrir l’étendue du drame il suffit d’ouvrir la vidéo qui suit. Ames sensibles s’abstenir. Le mauvais goût et l’arrogance sont les clés de voûte de cette cathédrale de l’obscène. Mais quelle coupable jouissance pour les yeux et les oreilles !


Fancy ça éblouit, ça tache et ça colle allégrement ! Lancé à plein allure, comme un Monstertruck Big Foot dont les freins auraient lâché dans une boutique de porcelaine ancienne, le carnage est inévitable…
Mais comment de petits rockeurs de Montreuil Sous Bois sans histoire en sont arrivés là ? Partis en croisade contre le bon goût et la tempérance  dès 2003, ils affichent sans ambiguïté des ambitions démiurgiques de pacotille avec la parution un an plus tard de leur premier album, sobrement intitulé Kings of the Worlds

Tout en déhanchements suggestifs et œillades  grivoises de vieille maquerelle, Jessie Chaton, voix dominatrice  de ce beau petit monde, mène sa révolution de strass et paillette de sa gouaille stridente implacable. Instrumentalement, leur son ne fait pas non plus dans la finesse. Guitare, basse et batterie balancent une sorte de hard rock glam bodybuildé dotée d’une intéressante parenté avec l’haltérophile tartiné d’huile qui se nourrit exclusivement de flashes photographiques, du regard béat des badauds et de quelques hectolitres de créatine. 

Seventeen, leur première perversion musicale buzz dès 2004, et ça déménage. Le clip est un délicieux florilège d’effets vidéo ultra kitch et de mises en scènes absurdes qui fleurent bon le plus douteux des années 70. La chanson, longue à peine de 2:40 min, file frénétiquement avec sa rythmique supersonique et millimétrée sur laquelle se vautrent avec délice les gémissements frénétiques de Chaton.




Le premier titre de l’album, To stir someone like you, ici joué en live, ainsi que We stay here suivent exactement la même vénéneuse formule minimaliste. Une batterie explosive, un riff dévastateur et cette voix hautaine et théâtral si caractéristique. Tout est en place pour titiller la testostérone des ados boutonneux  du monde entier.

Enfin, à noter la parution d’un nouvel EP en 2011, porté par le nouveau single All night long. Et surprise ! Après les années 70 les voilà qui prennent d’assaut le patrimoine le moins fréquentable des 80’s. Guitares funky, basses ronflantes et sautillantes, rythmique disco, voix mielleuses, refrains entêtants… On s’y croirait. Profitez-en ; en cette morne époque de rigueur rien de tel qu'une décapante débauche de culot couplée d'une bonne dose d'humour pour tenir le choc ! C'est officiel, Fancy est désormais une valeur de première qualité AAA+ pour son efficacité sur nos neurones tant à court qu'à très long terme...

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