lundi 30 janvier 2012

The Awesomest Song(s) of the Week (XI) : Three Trapped Tigers


Les "trois tigres piégés" de Londres ont une vision peu banale de la musique. Instrumentale bruitiste électro rock, la leur a commencé par s’étaler sur trois EP nommés "1", "2" et "3", et dont les morceaux ont des titres évocateurs allant de "1" à "13". Probablement la volonté délibérée de ne pas orienter la façon dont nous les écoutons. Ca marche sans doute, et la perte de repères n’en est que plus forte. A vous de trouver des moyens mnémotechniques pour écouter vos préférées...



Ramification d’Errors,des Battles ou d’Octopus Project, frères de Gallops, Three Trapped Tigers est une alternance de bouillie sombre et de calme introspectif, parfois survolées de voix planantes qui, comme sur le « Have Some Faith In Magic » d’Errors, ne tient qu’un rôle de pur instrument supplémentaire. La maîtrise technique est déroutante, notamment pour les parties de batterie, toujours ultra rapides à la Travis Barker, syncopées, avec abus caractérisé de l’usage des cymbales. Et toujours des intermèdes plus paisibles pour reprendre son souffle entre les flots de décibels. L’électro prend parfois le dessus (3,7), un thème de jazz est tenté et réussi (5), parfois il n’y a que cacophonie (8) mais tout fonctionne (1-13 !).





Des black sessions sont disponibles en vidéo, et pour une fois elles servent vraiment : même si la musique avait été mauvaise, ils auraient pu se rabattre sur le Guiness Book de l'endurance en milieu musical ou de la télépathie trilatérale. Une symbiose qui fait plaisir à voir, loin de la mass connexion des festivals et du côté guignol des concerts en lieu incongru. Leurs mises en scène font aussi peu de concessions que leur musique : pas de préparation pour la remise des Grammy Awards.




Un disque est sorti l’année dernière – Route One Or Die – avec des titres cette fois, de très beaux clips mais des singles peut-être mal placés : Reset doit s’écouter le ventre vide (vidéo formidable avec Matt Berry), et Noise Trade n’est pas forcément la plus belle réussite du disque. On préférera souligner Cramm ou Drebin, bien plus grandioses et terrifiantes.





Espérons qu'un jour ces trois bagnards en manque de cailloux passent par chez nous faire sauter les fusibles de quelques salles.




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