lundi 22 octobre 2012

The Dark Side of the Stars (IV) // BACKSTAGE INCRUSTE // De Ted Horowitz à Popa Chubby : en quête de blues…


Notre fan professionnelle à encore frappé un grand coup ! Après sa brève mais intense romance télépathique avec Jack White (le live report du concert du bonhomme de Nashville à Lyon le 4 septembre dernier c’est par là !), voila l’inépuisable Mlle P.M qui jette son dévolu sur plus de 100 kilos de mythe vivant en concert le 16/10 à Montpellier : le légendaire Popa Chubby, poids lourd tant au sens propre qu’au sens figuré, de la scène blues-rock New Yorkaise. Et pour tchatcher et se remémorer le bon vieux temps avec le beau gros bébé ca n’est pas bien compliqué… Il suffit d’un généreux verre de vin ! Récit de la rencontre en backstage avec citations, anecdotes et tofs de pola à l’appui !


Popa Chubby est un gros monsieur chauve, tatoué, transpirant, légèrement inquiétant, qui à la fin du concert donne ses médiators aux gamins qui sont venus le voir ; c’est un ex-punk roi de la rock’n roll attitude qui lance « Bisous !! Bisous !! Bisous !! » à son public ; C’est un dieu de la guitare avec qui on peut parler de tout et de rien (Popa Chubby : Comment tu fais, tu as vraiment une belle peau ! ») ……………….. . . .  .  .  .   .   .     .     .      .         .


Mardi soir, Popa était au Rockstore à Montpellier, pour offrir 3h de live phénoménal incluant son dernier album  Back to New York City.

Depuis quelques années, Popa Chubby est encensé – à juste titre – pour ses reprises de Purple Haze et Hey Joe. Rapidement classifié dans notre mémoire collective et sur YouTube comme LE bluesman quinquagénaire type. C’est le genre de ceux qui ont bien conscience que le blues est une musique historique chantée par les noirs dans les champs de coton et que ça, ça mérite le respect !








Popa Chubby : THAT’S BULLSHIT ! Le blues, c’est quand tout foire et que bien sûr t’es seul comme un con. Le blues, c’est chaque fois que tu te dis "LA, C’EST LA MEEERDE". 

« C’est la merde », Popa le dit souvent en français. Il connait bien la France et il fait partie de ces artistes prolifiques qui ont compris que le français aime le blues : un album et une tournée européenne par an, avec nombre de dates dans l’hexagone. Toujours dans de petites salles systématiquement pleines à craquer, deux heures de concert minimum avec bain de foule, signature d’autographes et photos à la fin (plus vin en backstage si affinités…).


DM : Mais après un concert comme ça, tu ne rêves pas de prendre une douche et d’aller dormir ?

Popa Chubby : Je ne peux pas dormir après les concerts, j’ai trop d’énergie, surtout avec un public comme ça. Regarde, je tremble encore ! 

Et si vous êtes de ceux qui vont en backstage, vous saurez que Popa Chubby n’est pas un simple mortel qui reprend du Jimi Hendrix, c’est un être élu qui flaire le blues dans toutes ses manifestations : dans le rock’n roll, le jazz, le métal et même la musique classique…


                          

Et vous saurez peut-être aussi qu’à l’époque où on l’appelait encore Ted Horowitz il a joué dans des groupes d’ horror rock, de punk, de new wave, et qu’il nous reste encore beaucoup de choses à découvrir de lui.

Popa Chubby : Tu sais, je suis connu pour faire ces reprises de chansons de Hendrix. Il y a des choses pires dans la vie ! »

Des choses pires…  Par exemple avoir 16 ans dans le Bronx à la fin des années 70, être héroïnomane et jouer dans le métro avec une guitare à 79$. Il a joué de tout, tout ce qu’il pouvait entendre à la radio : les Beatles, les Stones, Led Zep, Hendrix, Donovan, Elton John, tout ce que les gens avaient l’air d’aimer.
A tout juste 18 ans il répond tout naturellement à une petite annonce du journal local : le CBGB cherche un guitariste. Il y va en métro et rencontre Screaming Mad George un bassiste japonais spécialiste des effets spéciaux qui le prend dans son groupe de Horror Rock.



C’est la grande période du CBGBs ! Il se souvient même du premier show des Ramones, des Runaways, des Cramps, et il part en tournée avec les premiers punks New Yorkais : The Voidoids.
Quand le groupe se sépare, Ted se retrouve de nouveau à jouer dans la rue. Il fait la manche à Central Park quand il croise Pierce Turner avec qui il enregistre des ballades dont The Sky And The Ground   applaudi par le magazine Rolling Stones en 1989, et ils partent en tournée en première partie des Stranglers.




Popa Chubby : On était juste les mauvaises personnes pour ouvrir pour les Stranglers, Pierce faisait une musique sensible. Le public des Stranglers venait surtout pour voir le bassiste JJ Burnel, un français, veste en cuir, karatéka, qui balançait des coups de pieds et ce genre de trucs. Un soir des mecs du public m’ont traité de gros bâtard et je leur ai lancé un seau d’eau à la figure. Le lendemain ils m’attendaient en backstage pour me dire qu’ils m’adoraient et qu’on était amis pour la vie! C’est l’attitude rock’n roll, il ne faut pas rester spectateur. 

S’ensuit une période de petits boulots à repeindre des appartements le jour et jouer avec des groupes la nuit.
Popa Chubby : Je détestais ça ! Et en 1989, beaucoup de bars ont ouvert à New York. Je me débrouillais à la guitare et je savais un peu chanter alors j’ai commencé à jouer en solo, parce que comme ça je pouvais faire 3 concerts par nuit.»

C’est Bernie Worrell, le chanteur de Parliament Funkadelic, qui lui a donné le nom de scène ‘Popa Chubby’ pendant un jam en 1990.

S’ensuivent 25 albums, 2 dvds de masterclass, environ 200 shows par an (Popa Chubby : J’ai une maison à New York tu sais, sauf qu’en fait j’habite à l’hôtel ! » ) et toujours une ouverture d’esprit dans sa façon de voir la musique, dans son rapport avec le public, dans l’envie de se renouveler, d’avancer pour rester dans « ce qui est vrai ».

Popa Chubby est une expérience désorientante à vivre absolument.



« Mais tu sais, vous avez aussi des bons guitaristes en France. Encore un peu de vin? J’ai fait des trucs avec Luuuis Bertignac. Et il y a mon ami Paul Personne. Et Personne en français il parait que ça veut dire ‘Nobody’! Hahaha ! Tu devrais m’apprendre le français. Enfin, Paul en fait il est Belge. C’est comme votre chéri, Johnny Hallyday, je le connais un peu lui aussi. Ben il est pas français, il est Belge. Mais bon, ici vous dites tous que c’est Elvis alors… »





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