Loin des
soirées mousse, loin des champs’ et loin des dérives sociologiques
stéréotypées, existe le Bisontin YoggyOne. C’est pas fait pour danser, c’est
pas fait pour rigoler, c’est fait pour apprécier.
Difficilement
cernable, quoiqu’avec de légères parentés du côté de Mount Kimbie de James Blake ou de Nosaj Thing, le nouvel opus intitulé Canopée est un magnifique
fatras d’investigations sonores, jonglant avec des rythmiques artisanalement
sublimes (craquements d'allumettes ? papier froissé ? bouteilles vides entrechoquées ? marche dans la neige ?), des lignes de synthés ronronnantes délicieusement travaillées et des
samples de voix vocoderisées. C’est du bel ouvrage, c’est esthétique, homogène
et novateur. Fondant dextérité et inventivité, Canopée est à la hauteur de ce
qu’on pouvait attendre de YoggyOne à l’aune de son EP « Preparations »,
le bouillonnant substras échappé de son chaudron magique il y a trois ans.
Déjà sévissait cette beauté glauque, chimère de chimiste
a-académique, prolongement philosophique de l’enfant qui met le câble noir dans
le trou rouge pour voir si tout va exploser. Le génie, c’est de ne pas éluder
la mélodie par l’expérimentation : tout doit servir. Ni minimalisme, ni
boucles, ni overdoses, tout dans sa musique fait sens par nuances, atteignant l’optimum
par tâtonnements.
Chapeau bas au contre-courant, à la liberté de créer, au jet de galet sur la surface moribonde de la soupe française.
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