mercredi 8 août 2012

The Kabeedies : l'Angleterre sous les tropiques !



Les Kabeedies, c’est comme les Clash jouant du reggae, les Stones jouant du funk ou Damon Albarn se mettant à la musique africaine : quelque chose n’est pas crédible et devient magique. Sans doute le pouvoir du melting pot anglais qui passe toutes les cultures à la moulinette, enfin une exploitation néo-coloniale positive ! Le dernier album du quatuor de Norwich, intitulé Soap, est exemplaire de mixité. Impossible de séparer les mélodies et rythmes tropicaux de leurs influences new wave terriblement anglaises. Comme un Steven Morrissey ou un Robert Smith ayant guéri de sa dépression. Ou comme Vampire Weekend découvrant la pluie et les briques britanniques, au choix...


La sublime introduction de disque, avec Hangs Ups Of The West et Elizabeth, présente bien la musique du groupe, caractérisée par une légère guitare claire, une basse au délié impeccable (lignes absolument superbes jusqu’à la dernière chanson), et une alternance de voix entre le classicisme anglais assez « street » d’Evan Jones et les envolées lyriques à la Cindy Lauper de Katie Allard. Dur de ne pas voir l’influence radicale qu’a eu Johnny Marr sur le guitariste, même si ici la hype impose de casser les rythmiques un peu plus que pendant les années 1980. Et peu de groupes (aucun ?) ne nous avait habitués à de telles performances vocales sur des instrumentations aussi spontanées. Comme si Céline Dion ou Whitney Houston avaient eu du goût.




The Kabeedies - Bones from Harry Hall on Vimeo.


L’Afrobeat se déploie encore, après le single Bones, sur Santiago, après être passé par une Drowing Doll rappelant les folies de leurs cousins de Liverpool (Hot Club de Paris). Et vient la génialissime Come Out Of The Blue (« Tomber du ciel »), avec ses couplets de vocalises en canons, entourant un refrain magnifique qui mérite de résonner dans toutes les radios du monde.

On appréciera le ton blasé et mélancolique de Underfloor Lover et son violon triste, saupoudré par ci par là de notes de synthé délicieusement dégoulinantes, et de l’écho du son des doigts arpentant les cordes de la guitare. La conclusion, LT, très dream pop, se sert d’une rythmique qu’avaient utilisé les Clash sur la très étrange Sean Flynn en 1980, c’est pas en oubliant d’où on vient qu’on devient qui on est ! Pour les fans, une ultime chansons cachée qui aurait pu servir à la BO d’O’Brother


Soap n'est pas leur coup d'essai, allez faire un tour ici pour vous faire une idée de leur précédent disque Rumpus. 


The Kabeedies from Media Centre on Vimeo.

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