Le mois d’août est la
période idéale pour réaliser quelques secrètes petites folies, mêmes les plus
poisseuses. Parfait donc pour risquer un petit clic de rien du tout afin
d’écouter deux des coupables sucreries soul de la midinette british Sarah
Williams White… Et pas un quidam ne vous prendra la main dans le sac,
promis ! Les voilà en plein bad trip après l’inhalation des vapeurs doucereuses
des hectolitres de crème solaire dont ils se sont aspergés, trop concentrés sur
les bourrelets de cellulite de leurs voisines de serviettes… Vous avez donc le champ libre pour assouvir ce
coupable plaisir à tendance clairement RNB.
Entre les choix cornéliens dans la sélection de ses tenues
bariolées de hipster qui se respecte et les heures consacrées à son nailing design des plus étudiés, celle que nous appellerons désormais SWW, trouve
parfois le temps de pousser la chansonnette derrière un chanceux pied de micro.
Et surprise, la donzelle a de quoi
retenir notre attention, et cela pas seulement pour son joli minois. Au-delà d’une
voix délicieusement suave, elle trouve le luxe, sur quelques morceaux, d’égrener
d’intelligentes mélodies portées par des arrangements plus que soignés.
Telle une funambule, SWW joue ainsi un étonnant numéro
d’équilibriste au dessus d’un bol de soupe musicale fumante dans lequel le
moindre faux pas risque de la faire plonger, occasionnant à coup sûr une gerbe
de kitch et de mauvais gout des plus nauséeux.
Mais finalement, malgré pas mal de gazouillis vocaux plein d’emphase et des
rythmiques assurément « urban », comme Hit de l’été 2012 alternatif, il
n’y a pas mieux ! C’est onctueux et
revitalisant à la fois, tout ce que l’on demande à un bon smoothie qui sort du
frigo.
If I smile at you
surnage au dessus de sa gentille et réduite discographie qui se limite pour le
moment à un album autoproduit, très peu médiatisé, et à quelques singles à la
dérive sur l’orbite de la planète internet. Un beat paresseux, quelques
harmonies vocales langoureusement entrelacées et une flûte délicate … Une incitation éhontée à l’oisiveté qui ravira
le fainéant avachi dans sa chaise longue et renforcera à coup sûr la saveur de
son morito glacé. Voila enfin une alternative au sempiternel Best Of de Bob
Marley généralement incontournable dans ces circonstances.
Hide the cracks
quant à elle prend la forme d’un petit caillou perturbateur jeté insidieusement
au milieu de la mare de la plénitude. Froide et légèrement menaçante cette
piste à l’ADN bien plus bluesy va se
charger de ramener le mollasson aux quelques réalités bassement terrestres dont
il ne peut s’affranchir… Sortir le
chien, payer sa facture de téléphone, remplir le congélo… L’occasion aussi de s’attarder sur les nappes
de basse minimalistes obtenues à l’aide de salvateurs synthés qui pourraient l’amener
(et pourquoi pas !) à la limite de la musique électronique.
Et si les plaisirs les plus délicieusement inutiles n’ont
jamais le dernier mot, on attend toutefois avec une coupable impatience la
sortie d’un album. Euh … par contre si cela pouvait se faire aux alentours de la
mi-février prochaine, au moment où tout le monde se précipite pour dévaler les
pistes de ski, ca serait juste idéal, vraiment !
Yes, j'adore...Je l'avais chroniquée et interviewée sur J'ai tout lu, tout vu, tout bu il y a un petit moment. Un vrai petit vent de fraîcheur. bravo Baptiste pour ce bel article...
RépondreSupprimerThanks Cédric! Je dois t'avouer que ton interview m'a bien servis pour cerner le personnage...
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