Bon, autant mettre les choses au point dès le début de ce nouvel article. Monsieur Jack White n’a certainement pas besoin d’un petit Live Report de rien du tout, provenant du fin fond des égouts de la blogosphère franco-française, pour épauler son féroce arsenal de communication. Mais c’est en victime consentante et tout acquise à sa cause musicale que nous ne pouvions rater l’occasion de publier un papier aux petits oignons sur l’une de ses (trop rares) virées hexagonales. Même Kaa le pernicieux hypnotiseur du Livre de la Jungle de Kipling n’aurait pas fait mieux… C’est donc Mlle P.M, esclave de toutes les pérégrinations sonores du bonhomme de Nashville qui s’est jeté dans la gueule du loup à l’occasion de son show lyonnais du Transbordeur le 4 septembre dernier. Et selon nos dernières informations, il n’en aurait fait qu’une bouchée ! Voici la déposition que la maréchaussée aurait par la suite recueillie …
« En attendant devant le Transbordeur (Lyon), je visionne des vidéos de la dernière fois que j’ai vu Jack White, au concert des White Stripes en juin 2007. Mais ce soir, ce n’est ni les Stripes, ni les Raconteurs que je viens voir et je me demande… Que vaut-il tout seul? Dans quel univers va-t-il nous entraîner? La facilité serait de nous servir un « very best of » incluant les singles de son nouvel album, les classiques des Stripes, quelques succès des Teurs et une ou deux reprises dont il a le secret. Et ce serait top. Mais j’en attends un peu plus…
A l’ouverture de la salle le groupe Peggy Sue, chargé de la première partie, finit la balance sur scène. Dans un coin, le technicien de Jack White accorde et vérifie méticuleusement chaque guitare comme un mafioso qui graisserait son calibre.
Peggy Sue commence par nous proposer un combo intéressant : vocal/guitare ; vocal/guitare/caisse claire ; basse/caisse claire ; batterie. Du rock froid et lisse acidulé par deux voix féminines, techniquement parfait, mais quelque chose ne prend pas et l’envie semble manquer. Est-ce la balance à l’arrache, l’accueil tout juste poli du public ou le fait d’être entourés par les draps bleus de Jack?
Les chanteuses remercient Jack White et enchainent sur une reprise vocale de Hit The Road Jack (facile mais sympa). Encore une ou deux chansons pas très motivées et les musiciens sortent. Un mec à côté de moi me demande «Ca commençait juste à être bien non ? ». Oui, la dernière était de loin la meilleure !
A peine Peggy Sue avait fini que les roadies de Jack envahissent la scène. C’est une mécanique rodée que les fans du monsieur connaissent : costards et chapeaux noirs s’agitent pour préparer les instruments selon un rituel minuté. Seul petit changement : les cravates et bretelles rouges sont devenues bleu clair depuis Blunderbuss.
Enfin, Jack arrive et commence fort, vite, et saturé. Il regarde à peine le public et enchaîne Black Math et Sixteen Saltines. Check.
Les photographes officiels sont cordialement priés de partir par des roadies qui les poussent vers la sortie et le vrai concert commence : Jack a la voix fatiguée mais peu importe, il enchaine pas mal de chansons des White Stripes entouré par des musiciens hors pair.
Les musiciens sont autour de lui : batterie à sa droite, basse en retrait, violon et slide guitar derrière lui, piano et clavier à sa gauche. Il est au centre et le crew ne le quitte pas des yeux, attentif à tous les signes.
Les instructions sont rapides, un oui de la tête : commence un solo, un regard : chante à ma place, un geste en l’air : stop!, une tape sur l’épaule : laisse-moi ton piano, un geste vers les coulisses : une violoniste entre en scène. Parce que les filles des Peacocks sont toutes là en backstage, Jack choisit le jour même avec qui il jouera le soir : son groupe masculin ou féminin.
Il s’impose en chef d’orchestre, chaque musicien est un instrument à part entière et il lance sans arrêt des instructions, chacun doit suivre et est récompensé par de grands sourires.
Jack White s’éclate.
Content de sa musique, il est à fond –rock et sexy- , lance des grands « YEAH » et chambre le public.
Il explique qu’il sait que les français détestent la country depuis toujours, alors il va en jouer pour qu’on puisse passer à autre chose.
Le concert a été épique, tout s’est passé à une vitesse fulgurante, trimballés entre Love interruption, une version de Dead Leaves and the dirty ground au piano, un Hotel Yorba en evil country, Top Yourself, Hello Operator, Freedom at 21 gras et saturé, et Seven Nation Army version light – pour la route.
Pas de rappel, mais le public est ravi. Jack a fait le tour de son répertoire et de ses différentes facettes et formations sans servir un « very best of » au public lyonnais. Jack White, grand architecte de son propre univers.... Juste Parfait. »
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