Nous nous étions déjà goinfrés à n’en plus pouvoir des friandises hyper calorifiques du dégoulinant Freezpop Forever, premier album du groupe de synthpop US (Article DM à (re)découvrir ici ! ). Comme après une orgie pascale à base de pâte de cacao, l’écœurement n’était pas très loin. Et bien autant vous prévenir tout de suite, la suite peu d’estomacs pourront y résister. Coup de grâce fatal donc avec le deuxième album du trio, Fancy Ultra Fresh, paru en 2004. Et comme si une crise de foie ne suffisait pas, voila en plus le rêve enfantin plein de sucre d’orge et de pain d’épice qui tourne au cauchemar lubrique. Le kitch que l’on avait pu prendre pour une adorable naïveté se révèle en fait ici être un cruel mélange d’agressive ironie et de perversité autodestructrice. L’ensemble des méchantes pistes d’électro pop s’articulent comme le piège inéluctable pour enfants trop paresseux qui manque de se refermer sur Pinocchio. On est bien loin de l’univers Hello Kitty « Girly-Geek » du premier album. Martinet en cuir, accessoires piquants en tous genres et menottes d’acier sont au programme de cet BO discount pour sex shop SM miteux de banlieue déshéritée. Première illustration avec un Boys on film échevelé et provocateur.
Dès les premiers instants Stakeout aguiche le chaland avec ses synthés vulgos et ses boîtes à rythmes de game center. Il s’agit de faire briller les néons maladifs de la boutique plus fort que ceux du voisin pour empêcher le client de se rendre compte que les colonnades style empire ne sont qu’une mauvaise imitation en carton pâte et que le lourd rideau de velours est parsemé de trous de clopes… Et c’est réussi, nous voilà dans la gueule du loup. Si Freezpop Forever était le tube autobiographique rafraichissant de l’éponyme premier album, le glacial Parlez vous freezepop ? prend la suite et annonce la nouvelle donne. C’est dans la langue de Molière que l’ingénue Liz Anthousiasm, devenue la sinistre tenancière fait la retape de la marchandise de la boutique. Chantres du bon goût encore une fois, abstenez-vous… Maquerelle peut être, mais clairement dominatrice, et la demoiselle vous prévient avec un I’m not your Game Boy menaçant, la patronne ici c’est elle : “don't play with me / I am not your toy /oh can’t you see / I am not your gameboy / (…) just look at me /I am not your gameboy /I don't have a joystick /or a backlit lcd /no nintendo logo /don't push that cartridge inside me /cause i'll push back, just wait and see.”
Maintenant plus possible de reculer, Il est temps de se pencher sur les rayonnages poisseux remplis d’horreurs capable de provoquer une hécatombe de syncopes parmi les paroissiens intégristes de Saint-Nicolas du Chardonnet. Bike Thief en est l’idéale tête de gondole racoleuse. Synthés glauques, rythmique oppressante, voix désincarnées… Et que dire de That boy is all about fun !… Son ambiance robotique et son refrain à la limite de la 8 bit pop ont tout pour rendre sa flamboyante ligne mélodique dangereusement addictive.
Puis Manipulate est l’idéal titre pour une séance de lap dance réussi. Suggestif et évocateur sans trop se dévoiler, au kitch mystérieux et faussement lointain, ses cinq minutes de déhanchements chaloupés ne feront qu’attiser ces messieurs prêt désormais à faire chauffer leur CB.
Il y en a pour tous les goûts avec le martial Chess King qui n’est pas sans rappeler la rythmique du décapant Blue Monday de New Order. C’est donc au tour du Ken de service du groupe, de faire son show d’une voix désabusée de professionnel blasé.
Enfin Tonight constitue une effrayante et lancinante parodie de love song disco ou l’art de la simulation est poussé à son paroxysme. Perverse déclaration d’amour tarifée, poignante et banale à la fois…
A vous maintenant de bourrer votre Ipod de ces honteux music toys pour titiller vos tympans dans de torrides séance d’écoute. On ne le dira à personne ! C’est promis …
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